Face au manque de semi-conducteurs, et aux risques d’étranglement de la production de véhicules, Marc Devillet, CEO d’Autopolis, estime que les concessionnaires inventifs et dynamiques feront la différence.
Depuis Noël 2020, une grave pénurie de semi-conducteurs guette les constructeurs automobiles. « Les nouvelles voitures comprennent souvent plus de 100 microprocesseurs, et les constructeurs ne peuvent tout simplement pas tous les obtenir, » note BBC Afrique.
Aussi, face à une forte baisse de la demande de véhicules durant la crise du Covid, l’industrie a fortement réduit ses commandes, obligeant les fabricants de puces à déplacer leurs lignes de production vers d’autres secteurs.
Pour la Fédération Belgo-luxembourgeoise de l’Automobile & du Cycle (FEBIAC), le problème conjoncturel lié en partie à la pandémie « entrainera une perte de volume en 2021 pour le secteur automobile luxembourgeois et donc un retard des livraison de véhicules ».
Guido Savi, son porte-parole, ajoute que « les délais de livraison de nombreux véhicules commandés par les clients au début de cette année, vont devoir être reportés en 2022 ».
Stratégies d’adaptation
Pour Marc Devillet, le CEO d’Autopolis (13 marques proposées), des stratégies d’adaptation toutefois existent.
Marc Devillet, comment vos marques se préparent-elles à cette éventualité ?
C’est un peu compliqué ; certaines marques communiquent plus que d’autres sur le sujet. Par ailleurs les constructeurs cherchent des solutions techniques pour faire tourner les chaînes de production. Avec Volvo, Fiat et Hyundai, je ne vois actuellement pas trop de problèmes. Mais chez Opel, la Mokka est très demandée, on aura donc un peu de pénurie.
Mais Autopolis travaille avec beaucoup de stock ; ce qui nous permet une inertie sur le marché. nous vendons pour le moment beaucoup de voitures de stock. Mais c’est vrai que les délais deviennent de plus en plus long, de 3 à 6 mois dans certains cas. Donc, il y a un problème.
Comment gérez-vous les retards dans les livraisons conclues notamment durant l’Autofestival ?
Nous restons très ouverts. Soit le client peut louer un véhicule à tarif préférentiel en attendant sa livraison ; soit, en remplacement, nous proposerons des occasions ou alors des véhicules neufs de stock. En général, les clients sont assez patients et comprennent très bien la situation.
Le groupe VanMossel – numéro 1 au Benelux, et auquel nous appartenons – a une stratégie très précise d’achats de véhicules, avec des acheteurs professionnels qui s’approvisionnent partout en Europe. Ce qui nous permet de présenter en permanence une large gamme de véhicules propres et bien équipés.
La capacité d’un dealer, c’est aussi d’acheter ses produits sur le marché avant les autres.
Marc Devillet (Auotopolis)
Quand la production de composants reprendra, le petit marché luxembourgeois risque-t-il d’être servi en dernier ?
En général, chaque pays se voit allouer un nombre précis de livraisons en fonction de ses commandes. Je pense que les premières commandes seront honorées en priorité.
Mais avec 11% du marché luxembourgeois des voitures neuves, nous mettons aussi la pression et poussons beaucoup pour recevoir nos véhicules.
Comment voyez-vous les prochains trimestres ?
La période sera très compliquée. Mais c’est à nous, en tant que concessionnaires, de trouver et proposer des solutions à nos clients. La capacité d’un dealer, c’est aussi d’acheter ses produits sur le marché avant les autres.
Soyons donc créatifs, agiles, flexibles et inventifs ! En offrant des alternatives de mobilité, momentanées et à plus long terme. En fonction du client et de ses problématiques, je veux que mes équipes trouvent des solutions. Nous en parlons tous les jours, car nous n’allons pas laisser un client sur le carreau.
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