Pionnière parachutiste, grande figure de l’aviation française, recordwoman de distance, d’altitude et de vitesse, résistante et militaire, elle a acquis une réputation de ténacité et de sang-froid. Sa carrière s’achève tragiquement à 44 ans.

Marie-Antoinette Hilsz naît en 1901 à Levallois-Perret, de parents ouvriers originaires d’Alsace. Couturière, modiste et passionnée d’aviation depuis son adolescence, elle est déterminée à devenir pilote.

Parachutiste de métier

En 1924, elle prend part à concours de saut en parachute, alors qu’elle n’est encore jamais montée en avion. Elle saute et atterrit à dix mètres du but.

La société organisatrice du concours l’engage alors pour participer à des manifestations de sauts en parachute.

En trois ans de meetings aériens, elle effectue plus de 112 sorties. Elle finance ainsi sa formation de pilote. En 1930, elle obtient son brevet de pilote et achète son propre appareil.

De record en record

Durant les années 30, elle entreprend des vols longue distance, vers Madagascar, Tokyo et Saigon, battant des records d’altitude (14.310 mètres), de vitesse (277 km/h) et de distance (30.000 km).

Elle remporte en 1935 la coupe « Hélène Boucher », en reliant Paris à Cannes en 2 h 29, à une moyenne de 277 km/h. L’année suivante, elle remporte de nouveau la coupe, en 1 h 52, à une moyenne de 366 km/h.

Pendant la seconde guerre mondiale, elle est réquisitionnée pour convoyer des avions dans les écoles de pilotage et centres d’instruction.

Elle entre dans la Résistance et rejoint le réseau «», chargé d’harceler l’ennemi pendant et après le débarquement allié.

En récompense de ses services rendus, l’état-major des Forces françaises de l’intérieur la nomme au grade de capitaine FFI.

Reconnaissance militaire

En 1944, elle rejoint le premier corps de pilotes militaires féminins nouvellement créé. Elle fait partie des treize femmes qui s’engagent en tant que pilote au sein de l’Armée de l’air, aux côtés des aviatrices Maryse Bastié, Élisabeth Boselli, Élisabeth Lion et Anne-Marie Imbrecq.  Elle portera le grade de lieutenant.

En janvier 1946, lors d’un vol Villacoublay-Marseille-Marignane, victime du mauvais temps, elle trouve la mort aux commandes de son avion.

Elle sera faite Officier de la Légion d’honneur. Elle recevra la Médaille de l’Aéronautique à titre posthume.

BIOGRAPHIE

7 mars 1901 : naissance à Levallois-Perret

1924 : premiers sauts en parachute

1930 : brevet de pilote, achat de son premier avion

1931 : record de vol longue distance Paris-Saigon-Paris

1932 : record féminin d’altitude, 10.000 m

1934 : record de distance et de vitesse (Paris-Tokyo-Paris, 30 000 km)

1934 : record du monde d’altitude féminine (11.800 m)

1936 : record du monde d’altitude féminine sur avion à hélice (14.310 m)

1937 : record de vitesse (Paris-Saigon, 92h 31m 30 s)

1941 : elle entre dans la résistance

1944 : elle devient officier de l’Armée de l’air

30 janvier 1946 : décès aux commandes de son avion au Moulin-des-Ponts (Ain)

ANECDOTES

Dans de nombreuses villes de France, des écoles, des stades et des rues portent son nom.

A Levallois-Perret, une sculpture sur sa tombe représentant une aile d’oiseau pointée vers le ciel et portant l’épitaphe « Les ailes brisées » lui est dédiée.

Un monument sur l’île de Juan de Nova au Mozambique commémore l’atterrissage de Maryse Hilsz en avril 1932.

En 1972, La Poste française émet un timbre à son effigie et à celle d’Hélène Boucher.

Deux autres timbres sont émis en 2012 par les Terres Australes et Antarctiques Françaises.