Comment la start-up luxembourgeoise de sponsoring événementiel a changé son modèle d’affaires, en proposant aux entreprises et aux marques une solution de relation client modulaire et hybride.
En 2014, Boothted lançait Sponsormyevent.com, une place de marché dédiée au sponsoring événementiel. L’application mettait en relation organisateurs de concerts, salons, conférences, etc. et entreprises souhaitant sponsoriser ces événements.
Plus connue aux Etats-Unis qu’en Europe, la société revendiquait en 2020 plus de 100.000 utilisateurs, organisateurs et sponsors réunis.
Au point que Peter Poehle, le cofondateur avec Gilles Poulles et CEO de la start-up, expliquait : « SponsorMyEvent est à l’industrie événementielle ce que booking.com est à l’hôtellerie ».
En mars 2020, la pandémie marque un coup d’arrêt aux événements en mode présentiel, mais popularise leurs concepts virtuels et hybrides.
En juin 2020, la start-up luxembourgeoise saisit alors l’occasion et crée avec Boothted une plateforme pour webinaires, évènements virtuels & hybrides, ainsi que des meetings.
SponsorMyEvent est à l’industrie événementielle ce que booking.com est à l’hôtellerie.
Initialement conçu comme un solution pour proposer des stands virtuels de sponsoring, Boothted adapte sa plateforme en une solution de marketing virtuel, qui accompagne les entreprises et les marques dans leur démarche de relation client : depuis la première prise de contact jusqu’à la rétention du prospect.
Peter Poehle, revient sur l’origine de ce pivotage.
Comment est née l’idée ?
Elle est venue au fil du temps : comme chaque start-up, tu t’engages dans une certaine aventure, et en cours de route tu récoltes les retours et les attentes de tes clients.
Tu te dis que tu pourrais faire quelque chose d’autre ; tu commences à pivoter légèrement ; tu réagis aux nécessités et aux attentes du marché et du client ; puis à un certain moment, tu te rends compte que ta solution peut être parfaitement réutilisée pour d’autres occasions et pour d’autres besoins clients.
Depuis plusieurs années déjà, nous cherchions à nous positionner au-delà de l’événementiel virtuel ou hybride, qui comptait déjà de nombreux acteurs.
La pandémie a été le déclencheur, qui nous a permis de concrétiser notre vision d’une solution disruptive, qui était finalement la suite logique de notre idée de départ.
Combien de temps avez-vous mis pour réaliser ce pivotage ? Comment l’avez-vous financé ?
Nous avons défini le concept en juillet 2020. Durant l’année qu’a duré le développement, nous avons eu la chance d’avoir des clients tels que la FEDIL, ATOZ, le Gouvernement luxembourgeois ou le Gouvernement écossais…, qui nous ont payé pour les services que nous lancions au fur et à mesure.
Nous avons pu ainsi nous autofinancer en mode bootstrapping. Actuellement, nous envisageons une levée de fonds afin de grandir : un petit tour de de table de 100 à 250.000€, qui nous permettra de réaliser la prochaine étape. Nous pensons également à une levée plus conséquente de 2 à 3 millions en 2022.
Comment comptez-vous utiliser ces fonds ?
Nous voulons nous développer à l’international, plus spécifiquement en Angleterre et en Amérique du Nord. Cette levée servira clairement à l’acquisition de nouveaux clients sur ces marchés.
Nous voulons aussi engager des commerciaux, des développeurs d’affaires et IT, et passer ainsi de 3 personnes actuellement à 7 ou 8 collaborateurs à moyen terme.
Tout cela depuis le Luxembourg ou à partir d’un siège commercial ou d’un bureau à l’étranger ?
Nous envisageons une base commerciale au Royaume-Uni puis aux États-Unis. Car notre business nécessite un contact direct avec les grands comptes, et donc une présence sur place.
Aussi, nous comptons ouvrir un bureau à Londres, puis éventuellement à New York, d’ici les six prochains mois.
Comment voyez-vous la suite ?
Notre concept est unique sur le marché ; il correspond parfaitement aux attentes et aux demandes des clients. Notre but est donc de nous développer dans ces pays, de générer une base solide de clients, et un revenu stable, deux choses qui nous tiennent particulièrement à cœur.
Nous nous inspirons d’Apple, qui a toujours mis en place des solutions très performantes et simples d’utilisation.
Notre objectif n’est pas d’être une start-up qui ne génère aucune rentrée d’argent pendant des années ; nous faisons déjà du revenu, mais nous voulons clairement nous agrandir.
Autre point qui nous tient à cœur : nous voulons continuer à peaufiner la simplicité de notre produit. Boothted doit rester une solution à la fois extrêmement simple et très performante ; mais cela demande des ressources et beaucoup d’efforts.
Nous nous inspirons en cela d’Apple, qui a toujours réussi à mettre en place des solutions très performantes et simples d’utilisation.
Quels sont vos projets actuels ?
Nous avons lancé une solution de partage de documents durant un événement hybride, qui permet au modérateur de contrôler et de présenter des slides, sans effectuer de de partages d’écrans. Certes, ce sont là beaucoup de petits détails, mais ils nous différencient des autres.
Enfin, nous continuons à développer nos solutions événementielles, à partir de notre plateforme de conférences hybrides, qui est utilisée par des clients privés et institutionnels, au Luxembourg et en Europe.
Pour refléter l’essor des événements hybrides, nous avons rajouté à Boothted la possibilité d’utiliser plusieurs caméras de smartphones, afin de créer un setup professionnel facile pour des événements dont le budget ne permet pas de recruter une équipe de tournage professionnelle.
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