Admiratrice d’une infirmière-espionne britannique, elle fonde et dirige un réseau de résistance pendant la Seconde guerre mondiale. Capturée, déportée puis libérée, elle devient infirmière et part en Afrique soigner les lépreux.

Andrée De Jongh naît en novembre 1916 à Schaerbeek (Bruxelles). Son père, Frédéric De Jongh, est un admirateur d’Edith Cavell, une infirmière britannique, espionne et résistante pendant la Première Guerre mondiale, fusillée par les Allemands en 1915 pour avoir soigné, caché et aidé des soldats britanniques.

Patriote et ambulancière par admiration

Il transmet cette admiration et son patriotisme à sa fille, qui rêve de devenir infirmière.

Douée pour le dessin, elle entreprend toutefois des études d’arts décoratifs, tout en suivant une formation d’ambulancière.

Elle débute sa carrière comme dessinatrice publicitaire.

Quand la guerre a été déclarée, je savais ce qui devait être fait. Même si cela se faisait au détriment de nos vies, nous avons dû nous battre jusqu’au dernier souffle

Résistante et cheffe de réseau, par insoumission

En mai 1940, la Belgique est envahie par les troupes allemandes. Elle rejoint la Croix-Rouge et s’occupe des soldats blessés.

Elle cofonde et dirige le réseau d’évasion Comète, une filière d’exfiltration de soldats alliés vers l’Angleterre, à travers les Pyrénées, via l’ambassade britannique en Espagne, puis vers Gibraltar.

L’organisation comptera jusqu’à 3.000 volontaires, essentiellement des jeunes filles. De 1941 à la Libération, elle fera évader plus de 700 soldats et résistants.

Elle sera l’une des rares femmes à diriger un réseau durant le conflit mondial.

En janvier 1943, elle est dénoncée et capturée dans les Pyrénées avec un groupe d’aviateurs. Elle est déportée dans les camps de concentration de Ravensbrück (Allemagne) et de Mauthausen (Autriche).

Elle sera libérée par la Croix-Rouge internationale en avril 1945.

Infirmière, humanitaire par vocation

Après la guerre, Andrée de Jongh poursuit des études d’infirmière et réalise son rêve d’enfance.

En 1954, elle part soigner les lépreux au Congo belge, au Cameroun, en Éthiopie et au Sénégal. Malade et presque aveugle, elle rentre en Belgique en 1981.

Elle meurt à Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles) le 13 octobre 2007).

ANECDOTES

Pour ses faits de résistance, elle reçoit la Médaille de la Liberté américaine, la Médaille de George anglaise et la Croix de guerre belge.

Elle est faite chevalier de la Légion d’honneur française et de l’Ordre de Léopold belge, ainsi que lieutenant-colonel de l’armée belge. En 1985, elle est anoblie et faite comtesse.

BIOGRAPHIE

30 novembre 1916 : naissance d’Andrée De Jongh, à Schaerbeek (Bruxelles).

Mai 1940 : ambulancière à la Croix Rouge belge, elle s’occupe des blessés de guerre.

Août 1941 : elle fonde le réseau Comète.

Janvier 1943 : elle est dénoncée, capturée et déportée à Ravensbrück (Allemagne) et Mauthausen (Autriche). Elle est libérée en avril 1945.

1954 : elle part soigner les lépreux en Afrique.

1981 : elle rentre définitivement en Belgique.

13 octobre 2007 : elle meurt à Bruxelles à l’âge de 90 ans.